Tome 4
cet enfant de salaud

L'histoire : A Sin City, tout s'achète. Surtout les keufs. Cependant, cette règle, comme toutes les règles, comporte une exception : l'inspecteur John Hartigan. Malade du cœur, il ne lui reste plus qu'une heure de service actif avant d'obtenir enfin une retraite anticipé méritée. Certainement l'heure la plus importante de toute son existence puisqu'il va l'employer à tirer une gosse des griffes d'un maniaque pédophile récidiviste qui n'est autre que le fils du sénateur Roark, l'homme le plus puissant de Sin City. Une heure qu'il mettra le restant de ses jours à payer.  

Mon avis : Attention, chef d'œuvre ! Cet enfant de salaud est, chronologiquement, le numéro zéro de la série puisqu'il se déroule avant puis en même temps que le premier récit avec Marv et le second avec Dwight. A preuve, la présence de Kévin en train de bouquiner la bible peinard lors de l'assaut de la ferme... C'est sans aucun doute l'épisode le plus abouti graphiquement. Des vues en contre-plongée travaillées et un découpage nerveux et très aéré donnent un rythme unique aux dessins. C'est aussi l'histoire d'amour la plus désespérée et touchante qui m'ait été donné de lire. Hallucinant de violence et d'une noirceur absolue, on referme ce bouquin avec un goût âcre et désagréable dans la bouche. Dérangeant. C'est le premier mot qui m'est venu lorsque j'analysais les impressions que me laissaient ce 4ème tome qui clos le triptyque le plus magistral de la bande dessinée moderne.

A noter : Le look et la gueule de l'inspecteur Hartigan font immédiatement pensé à un personnage de fiction très controversé mais incontournable : l'inspecteur Harry Callahan interprété par Clint Eastwood dans cinq films inégaux et tendancieux mais très jouissifs. Cette coïncidence n'en est plus une quand on le voit manipuler son 44 Magnum et lorsque l'on constate que la petite fille qu'il s'apprête à sauver s'appelle Nancy... Callahan !

Galerie

Morceaux choisis

Hartigan s'occupant d'une sentinelle au couteau : "C'est nul de tuer un homme comme ça. C'est pourri de tuer un homme comme ça. Mais c'est discret..."

le fils Roark "travaillant" Nancy au fouet : "Tu vas craquer ! Tu vas crier et supplier ! Mais oui, tu vas hurler, espèce de grosse pouffiasse ! Tu vas hurler !"

Hartigan retrouvant Nancy après 8 ans de taule : "La petite Nancy. Elle a grandi. Elle s'est bien arrondie."