Malone

Auteur : Craig Rice

Éditeur : le masque

Date de parution : 1940 à 1957

1940 : Malone est à la noce
1941 : Justus, Malone and Co.
1941 : Malone quitte Chicago
1942 : Malone met le nain au violon
????    : Malone et le cadavre en fuite
???? Malone cherche le 114
1943 Malone à Manhattan

Ce que j'en pense : C'est après s'être essayée à la poésie et à la musique que Craig Rice s'est mise au roman policier. Et bien ! J'aurai aimé voir ce que ça donnait ! Son oeuvre est atypique à l'extrême car, bien que parfaitement ancrée dans l'Amérique noire et dure du milieu du siècle, ses héros pataugent dans des aventures désopilantes et farfelues. Créatrice et reine du hard-boiled humoristique, elle est parvenue à se démarquer totalement des productions policières de l'époque avec son style caustique et décapant. De fait, ses héros forment un trio décalé du plus bel effet : John J. Malone, gros avocat de Chicago à la quarantaine avancée, est un amateur de whisky et de filles à l'esprit aussi retors qu'acéré; Jake Justus, ex-journaliste et ex-plus grand imprésario des vingt derniers siècles, est une beau jeune homme athlétique et courageux marié avec Hélène Brand, la troisième roue du tricycle, milliardaire à tête, roulée comme une déesse. Attention : le style Rice est impeccable et les intrigues, quoi que parfois "un peu" tordues (Sic!), toujours de qualité et d'une originalité indiscutable. Entrez donc dans les délires de Craig Rice sans crainte et bidonnez-vous en découvrant les meurtres les plus anti-dramatiques de l'histoire du polar, vous ne le regretterez pas.

Malone est à la noce : Un pari lancé au cours d'une soirée trop arrosée a toutes les chances d'être un pari idiot. Mais justement, Justus a un faible pour les paris idiots. D'ailleurs, celui-ci l'est particulièrement : Mona - qui a sans doute forcé sur les Martinis - a pris l'engagement solennel de tuer quelqu'un. Un être nuisible de préférence. Elle l'abattra en plein jour devant des tonnes de témoins et pour un mobile personnel. Si Justus trouve le cadavre et le lui colle sur le dos, il a gagné. Amusant, non ? Et dire que c'est à cause de ça que Justus va rater sa lune de miel aux Bermudes... Faut-il qu'il soit idiot !

Justus, Malone & Co. : Pas de traces de lutte. Peut-être que la vieille chouette dormait. Ou bien elle a laissé l'assassin s'approcher d'elle sans se méfier. Elle ne devait pas s'attendre à ce que sa nièce lui troue la peau. Et pourtant, qu'est-ce qu'elle lui faisait voir... Mais pas si vite. Pourquoi Holly serait-elle coupable ? Bien sûr, elle avait un mobile en or et on a retrouvé ses empreintes sur l'arme du crime; très embêtant. Mais il y a beaucoup de choses qui ne collent pas dans l'affaire. Trop pour qu'on la mette sur le dos d'une si belle gosse. Enfin, c'est l'avis de Justus, Malone & Co...

Malone quitte Chicago : Chicago, capitale du crime, c'est ter-mi-né. Helen et Jake ont décidé de se mettre au vert. A Jackson, Wisconsin, par exemple : petite ville peinarde, pas un seul meurtre en trente-deux ans... le rêve pour des citoyens de Chicago assoifés de pçeche à la ligne. Las ! A peine ont-ils posé le pied dans ce havre de paix que nos héros butent contre un ex-sénateur tout ce qu'il y a de véreux, farci d'ennemis et de plomb. Agaçant, non ? D'autant que le shérif du cru, soucieux de ne pas froisser ses électeurs, verrait bien Jake dans le rôle de l'assassin. De quoi vous dégoûter de la campagne...

Malone met le nain au violon : Donc le géant a tué le nain. Pour quel motif ? Mystère. Le lieutenant von Flanagan n'en est pas encore là. Tout ce qu'il peut dire, c'est que le Plus Grand Nain du Monde passait en vedette au Casino  tandis que le géant jouait les utilités dans son numéro. Et puisqu'on a retrouvé le nain étranglé dans un appartement dont seul le géant avait la clé, l'affaire est claire. Cher Flanagan... Comment son âme simple pourrait-elle soupçonner qu'avant d'échouer dans son lit, le cadavre du nain a été baladé à l'intérieur d'un étui à contrebasse ? Et que ces pérégrinations post-mortem portent la marque d'Hélène, Jake Justus et Malone, le trio qui s'acharne à lui rendre la vie infernale...

Malone à Manhattan : C'aurait pu être une soirée comme les autres pour Malone et ses amis Justus, de passage à New York. Mais il n'aurait pas fallu qu'ils rencontrent, vers les trois heures du matin, le jeune et charmant Dennis Morrisson, ivre mort, qui cueillait des fleurs pour sa femme dans le hall de leur hôtel.
Un dernier verre, puis un autre, puis encore un autre...
A son réveil dans une suite inconnue de l'hôtel - celle de Jake et Hélène Justus - Dennis éprouve bien des remords : "Tout de même, oublier Bertha, sa femme, le soir de ses noces et aller faire la tournée des boîtes avec ses amis de rencontre, tout de même..."
Malone et les Justus ne vont pas tarder à être aussi embêtés que lui, car on a assassiné Bertha.
Mon Dieu, comme Malone voudrait n'avoir jamais quitté Chicago !

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