Dix de der

Auteur : Joël Houssin

Collection : Le Dobermann

Éditeur : Fleuve Noir

Date de parution : Février 1984


15ème tome de la saga "le Dobermann"

Tome 15 : Dix de der (Illustration Liberatore)

Résumé de l'auteur :
Département des enquêtes réservées.
Dernier étage du quai des Orfèvres.
Refuge des policiers trop encombrants, trop violents.
Objectif ? Nettoyer le pays des gangsters dont la présence n'est officieusement plus souhaitée dans les prisons françaises?
Un sale job pour de sales flics.

Commentaires :
La boucle est bouclée : le gang du Dob est au complet et les flics se radicalisent. Même les politiques ne parlent  plus de mettre les malfaisants en cabane mais de les buter à vue. Avant, c'était seulement l'orientation des flicards. Mais comme tout le monde est d'accord, ça évitera les semonces à l'équipe de Clodarec ! Cette série, consacrée au Dob et portant son nom, permet à Houssin de se lâcher totalement. Déjà qu'il ne se bridait pas beaucoup, le mec, maintenant, il se déchaîne. Le scénario est particulièrement inventif et tordu, et cette découpe en mini-chapitres d'une ou deux pages accélère toujours aussi efficacement le déroulement du récit. Avec, comme de bien entendu, une bande d'outsiders, venue se coller entre le Dob et les flics, mauvaise comme des teignes. Le pied, quoi !

Morceau choisi :

(Bébert les Dents Pourries et ses copains interrogent "amicalement" P'tit Louis... )
_ Où est le Dobermann ? qu'ils gueulaient, ces sadiques. Tu vas nous donner ses planques, bordille ! Où il perche en ce moment ? A quelle heure il rallège ?
_ Mais attendez, bande d'enfoirés ! hurla P'tit Louis. Dites-moi au moins pourquoi vous me cognez !
Bébert lui répondit d'un pain dans le buffet. Un filet de bave dégoulina sur le menton du Gitan.
_ Tu vas jacter, dis, pocheté ? grinça le tortionnaire. Dis-nous où on peut trouver le Dobermann !
_ Qu'est-ce qu'il vous a fait ?
Une nouvelle rincée, en aller et retour, lui fit sauter un pivot dont la pose, à l'époque, lui avait coûté la peau des miches.
_ C'est nous qui posons les questions ! rugit Bébert.
_ D'accord, souffla le Gitan.
_ Alors ? Cette adresse ?
_ Il passe tous les soirs au bois de Boulogne, murmura Louis, épuisé. En l'attendant, vous pourrez toujours tailler des pipes. Ca vous donnera une petite idée de votre avenir, bande d'enculés !
Le coup suivant, féroce, le plongea dans le sirop.

(L'Ardéchois et Sergio en pétard, viennent faire avaler son bulletin de naissance à un chauve vicieux...)
La lourde de la carrée était fermée. L'Ardéchois se plaqua contre le mur, ramena son calibre à hauteur d'épaule et adressa un signe au gros Sergio. C'est à la sauvage qu'ils allaient l'allumer, ce loquedu. Ouvrir la porte à la volée et défourailler à tout va. Un rat devrait pas pouvoir passer à travers la fumée. Sergio se passa la langue sur les lèvres, prit une profonde inspiration, raffermit sensiblement sa prise sur la crosse de son calibre et pesa sur la poignée de la lourde.
La déflagration le déchiqueta. L'Ardéchois fut littéralement coupé en deux. Les murs et les vitres partaient à dame dans un lourd tourbillon de feu et de fumée. D'énormes parpaings se détachaient du plaftard et s'effondraient sur le plancher que le rif léchait déjà.
Restée prudemment à l'étage supérieur, la blonde se retrouva sur son valseur, les cannes en l'air, abasourdie. Les vibrations de la bombe lui avaient crevés les tympans. Cette fois, c'en était trop. Ras-le-bol des asperges ! Elle ferait désormais des ménages, chez les bons caves peinards. Pour ça, fallait encore s'arracher de l'immeuble en flammes. Ca s'annonçait pas myrtille. Le chauve avait pas pleuré la dynamite. C'est tout le quartier, bientôt, qu'il allait faire sauter, ce loufdingue !