Du suif pour le Dobermann

Auteur : Joël Houssin

Collection : Spéciale-Police

Éditeur : Fleuve Noir

Date de parution : Janvier 1983

N° 1769 (collection Spéciale-Police)
12ème tome de la saga "le Dobermann"

Tome 12 : Du suif pour le Dobermann

Résumé de l'auteur :
Il pendouillait maintenant, à l'horizontale, à quelques centimètres du sol, retenu par le filin qui disparaissait dans la chair meurtrie de son cou. Sa menteuse, noire et enflée, lui sortait de la gargue comme une limace géante. Inutile de lui palper le burlingue pour se rendre compte qu'il était canné.
Mais le Dobermann n'avait pas besoin de faire un tel fromage pour une viande froide. Ce cadavre, dans le fond, ça n'était jamais que le premier d'une longue liste...

Commentaires :
Le virage est définitivement amorcé. Auparavant, les expressions typiques et le parlé Titi avaient déjà pointé leur nez mais là, c'est la totale. L'arrivée de Moustique a vraiment engagé une évolution supplémentaire. Attention ! Ca n'est pas le délire ! Tout reste construit et parfaitement orchestré mais un nouveau grain de folie jalonne le récit. Dire qu'on se dessoude le sourire aux lèvres et dans la bonne humeur serait exagérer. Néanmoins, les "tontons flingueurs" n'ont jamais été aussi proches. Un seul regret sur le récit, l'absence de l'O.C.R.B.

Morceau choisi :

(Jo le mac corrige Esther,sa gagneuse, qui s'autorise des libertés quand un pote truand interrompt la salutaire leçon. Le pote : )
_ Toujours en train de vous chamailler, à c'que j'vois, rigola le Pape.
Jo laissa la correction en suspens.
_ Comment t'es entré ?
_ Ben... par la porte, fit le Pape.
_ T'aurais pu frapper, reprocha Huit Pognes.
_ J'craignais de pas être entendu. J'ai besoin de toi, Jo.
_ Tout de suite ? renauda Huit Pognes, contrarié à l'idée de laisser sa doublarde seulâbre.
Elle allait, pas de doute, en profiter pour faire la malle. D'autant que la java à peine entamée devait lui laisser la plus vilaine impression. Il connaissait, pour en avoir largement usé, le principe de la dérouillée. Bien fignolée, elle donnait d'excellents résultats. Bâclée, ou tout juste commencée, ça entraînait de fâcheuses conséquences, l'inverse, souvent, de ce qui était escompté.
_ Oui, tout de suite, confirma le Pape.
_ Ca peut pas attendre demain matin ? insista Jo.
Le Pape cessa brusquement de sourire.
_ Si ça pouvait attendre demain, j'serais pas venu ce soir, déclara-t-il sèchement. Maintenant, si tu préfères laisser quimper quatre milliards, à ton aise. D'autres se gêneront pas pour les griffer.
Huit Pognes écarquilla les châsses.
_ Quatre milliards ! siffla-t-il.
Il se tourna vers Esther. C'était peut-être le moyen, l'annonce de cette possible affure, de rambiner en douceur...
_ T'as entendu, môme ?
Esther renifla, les yeux embués de son blair endolori.
_ Quatre milliards ! ricana-t-elle. Ca n'a jamais été du pain pour les barbiquets. Faut vraiment être une poire ou un prétentieux pour le croire !
Jo, sans plus se soucier de la présence du Ricain, commença à la satonner, au bide et au poitrail, méthodiquement. Le nu intégral, sur la plage, pour un temps, elle devrait y renoncer...